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Steamboat Willie
1 juillet 2015

M comme Michael, Matrix et Moi...

La semaine dernière, j'ai eu besoin de poser mes sentiments par rapport au décès de Michael (Jackson, pour ceux qui ne suivraient pas). Parmi les réponses reçues sur facebook, il y en a une qui n'était pas tout à fait en rapport avec le billet, et qui méritait un billet à elle seule.
Je cite :

"j'ai même eu, une fois et par un concours de circonstances hallucinant, le privilège d'assister à la projection de Matrix avec toi, assis deux rangs derrière moi." quoiiii ?!! - Anne.


Le plus étonnant dans l'histoire étant que je ne l'ai jamais raconté à Anne.
Dont acte. (Attention, pavé !)

Donc, à la fin des années 90, Michael a été pris de passion pour la ville de Paris. Il venait souvent, que ce soit dans Paris ou à Disney. Coup de chance : j'étais ado, donc relativement libre de mon temps, et j'habitais en région parisienne.
Magie du fan-club et du réseau de fans : quand il était là, j'étais généralement très vite au courant.

J'ai donc fait bien des sittings devant des hôtels parisiens ou à Disneyland.
Cette fois-là, Michael était dans un hôtel proche des Champs Elysées. Je ne sais plus lequel.
Comme d'habitude, j'y ai retrouvé une poignée d'amis et d'autres fans. Depuis le temps que Michael venait, nous étions calmes et nous papotions entre nous en attendant que Michael sorte. C'était ritualisé.
Quand il partait en voiture, je ne le suivais jamais ; franchement, courir après une voiture, c'est juste inutile, non ?

Sauf que cette fois-là, quand la voiture est partie, il y a eu un mouvement de foule tel que soit je courais avec les autres, soit je me faisais piétiner. Autant dire que j'ai pris l'option course.
Quand la foule s'est un peu éloignée de moi, j'étais en haut des Champs Élysées. Je ne savais plus où étaient mes amis. A priori, vers le bas des Champs. Donc j'ai continué dans cette direction. Et, effectivement, j'ai fini par apercevoir un attroupement devant le cinéma à côté de la boutique du PSG. Je m'approche tranquillement : vu la foule, je pouvais arriver aussi bien dans la seconde que dans les dix minutes, c'était pareil.

J'observe de loin ce qui se passe, et tout à coup, j'en vois plusieurs partir en courant, traverser et remonter. Depuis mon trottoir, je les observe. Pas de doute ! Ce sont des fans habitués à savoir ce qui se passe autour de Michael. JAMAIS ils ne partiraient en courant de là où il se trouve s'ils ne savaient où il va...
Du coup, je traverse et commence à remonter les Champs, de nouveau en courant.

Sauf que... Si j'ai identifié la direction, je ne sais pas où il va. Je me fais dépasser par des fans qui courent mieux que moi. Il y en a un qui s'arrête, essouflé. Je m'arrête à sa hauteur. Il me demande :
"Tu sais où il va ?
- Non.
- Ah."
Et alors que nous reprenons notre souffle, tous les deux, un troisième fan nous dépasse. Nous identifie comme fans et nous lâche l'info au passage : "Il va voir Matrix au Lido !!! IL VA VOIR MATRIX AU CINÉMA DU LIDO !!!"

On se regarde, et on repart au pas de course. En même temps, nous sortons chacun un billet de 50 francs, pour payer notre place de cinéma. Nous arrivons après un temps interminable sur les caisses du cinéma. Il y en a une de libre : nous posons nos billets, essouflés, en disant "Matrix ! Une place pour Matrix...."
Et le caissier de regarder avec des yeux ronds ces deux ados, rouges, essouflés et en panique (des fois qu'on nous refuse l'entrée !) et de leur dire... "Mais... Ne vous inquiétez pas... Le film n'est pas commencé !!!" 

Et nous avons eu nos places !

Une fois dans la salle, nous retrouvons les autres fans qui étaient arrivés avant nous ; je crois que nous sommes les deux derniers à être entrés dans la salle... Un grand conciliabule est en cours, pendant les bandes-annonces. Le groupe repère que les trois dernières rangées à gauche de la salle sont quasiment libres. Nous y allons en groupe, l'un de nous demande gentiment à ceux qui sont installés là de bien vouloir changer de place pour notre groupe, s'il vous plait. Ce qu'ils font bien volontiers, merci à eux !
Nous nous installons sur deux rangées et laissons celle du fond totalement libre. Je suis sur la troisième rangée en partant du haut, flûte, je n'ai pas réussi à me mettre sur la deuxième ! Tant pis, au moins, je suis au milieu.

Et c'est l'attente. Viendra, viendra pas ?
Certains paniquent que non : le film a commencé ! D'autres les rassurent : Michael n'arrive jamais avant que le film ne soit bien entamé et donc, que les spectateurs soient déjà assez pris dans le film pour ne pas le remarquer quand il arrive.
Oui, mais il fait long.
Non, la première scène n'est pas passée.
Vous êtes sûrs qu'il vient ici, hein ?
OUI !!!

Le tout en observant anxieusement la porte.
Enfin, nous voyons arriver un homme grand en chemise blanche. C'est Wayne, chef de la sécurité de Michael ! Nous nous agitons un peu. Beaucoup. Nous nous exhortons mutuellement au calme. Ca va aller, ça va le faire.
De toute façon, l'endroit le plus idéal, c'est le nôtre. Si, mais siiii, allez quoi !

OHMONDIEU !! Wayne a pointé le doigt vers nous ! Il a repéré la rangée libre !
HAAAAA !!! Michael acquiesce !
Et nous voyons le petit groupe monter vers nous !

Les respirations sont bloquées, on essaye de faire semblant de regarder l'écran.
Tralaaalaaaaaaaa, je suis un inconnu qui n'a rien remarquééé, noooon je ne suis pas fan. Du tout. Absolument paaaaas...
Et les têtes se tournent malgré nous.
Haaaaa, il monte vers nous. Il va s'installeeeeer. Il. Il s'installe avec tout son groupe.
Certains râlent que ce sont des fans devant. Michael fait signe que ce n'est pas un soucis.

Je suis donc assise deux rangées devant lui, pas celle juste devant lui.
Inconvénient : il y a un fan entre Michael et moi.
Avantage : la deuxième rangée n'est pas pleine. Il y a un fauteuil libre à côté de moi ; je peux donc m'installer confortablement en mettant mes genoux sur le dit fauteuil. Ce qui a l'avantage de me faire pivoter. 
Ainsi, je ne suis pas face à l'écran mais de côté et je peux regarder tranquillement tantôt le film, tantôt Michael.

Comprendre : dès qu'une scène est suffisamment claire pour voir ce qui se passe dans la salle, je ne regarde plus l'écran.
Deux heures, comme ça. J'ai croisé son regard plusieurs fois ; c'était impressionnant comme il semblait suivre le film et chercher à créer le contact avec ses fans en même temps.
Il s'est amusé à nous lancer du popcorn dessus, aussi...

giphyMichael et le popcorn... Une longue histoire !

Michael a quitté le cinéma un peu avant la fin, avec toute sa suite.
Nous avons bien tenté de le suivre, mais toutes les portes étaient bloquées par les employés du cinéma.
Dépités, nous sommes retournés voir la fin du film... Et nous sommes sortis avec les autres spectateurs, qui ne s'étaient rendus compte de rien.

Je savais déjà que je venais de vivre quelque chose d'extraordinaire.
Mais j'en ai pris pleinement conscience quand mon natel a sonné, quand je l'ai rallumé.

"Steamy, mais t'es oùùùùùù ? P*tain, on était devant le cinéma du Lido, j'ai vu Michael, il m'a regardééééééée !
T'as raté çaaaaa, mais t'étais oùùùùùùùù ?
- Moi ? Dans le cinéma. Pourquoi ?..."

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