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Steamboat Willie
13 juillet 2012

Vestiges

Aujourd'hui, Axelle et moi étions à Martigny. Nous n'avions pas de programme précis, donc je l'ai laissée gérer l'emploi du temps de l'après-midi. Elle a voulu aller au parc, nous sommes allées au parc. Devant le parc, il y avait un train touristique. Un train, dans la ville. Ses yeux sont devenus des étoiles et elle a commencé à me demander frénétiquement :

"Mamaaaaaaaan, le train, il tourne dans la ville, ou il change de ville ? Il va où, le train ? Il revient ici, après ?"
Même pas elle me laisse en placer une histoire de lui expliquer que c'est bien un petit train dans lequel on monte juste pour le plaisir. Evidemment, elle a voulu aller dedans, alors j'ai demandé l'itinéraire. Le conducteur nous a proposé de prendre le prochain départ, d'aller au Château de la Bâtiaz, qui surplombe Martigny, et de reprendre le train une demie-heure après, pour faire le tour de la ville.

Allons-y, donc.
Le château est assez petit, mais très joli et intéressant. Il y a dans la cour des machines de guerre avec leurs explications. Plus loin, on arrive au château en lui-même. Il y a une taverne, une salle des mariages, où sont célébrés des mariages civils. Ya pas à dire, se marier là, ça roxe (kassdédi pour Ango ;)).
Axelle et moi nous sommes longuement attardées dans la salle des chevaliers, où je lui ai raconté la fonction des meurtrières pendant un quart d'heure. Nous sommes aussi allées dans le donjon, où un squelette en plastique nous accueille - il a impressionné Axelle. Mais elle a quand même voulu monter les escaliers en colimaçon qui surplombent le squelette. Malheureusement, le train était sur le point de revenir et en plus, il y avait un groupe qui arrivait au donjon ; j'ai préféré leur laisser la place et j'ai promis à Axelle que nous reviendrions avec l'Homme et Ludyvine.

Nous avons fait le tour de la ville (que j'ai terminé fort somnolente...) et nous revoilà au parc. C'est qu'Axelle a envie de jouer au parc, aujourd'hui. Je m'installe sur un banc, je comate à moitié en tentant de lire un livre, Axelle joue avec les enfants présents.

Un quart d'heure après, à peine, elle vient me voir et elle me demande : "Mamaaaan ? On peut aller au musée, siteupléééééééééé ?"
Ah oué. Genre, entre un parc plein de mômes choupis et un musée, Axelle demande le musée.
Ce qui a entraîné un échange de mails auto-congratulatoires avec l'Homme. Attends, c'est pas tous les jours qu'un môme demande à visiter un musée, là !

Le musée, c'est Le Manoir de Martigny. L'exposition actuelle s'intitule Vestiges. D'après le site du Manoir, « Vestiges » est une invitation aux artistes et aux citoyens de rêver 2112 à partir d'un « état des lieux » du monde de ce début du XXIème siècle. 

A côté de l'accueil, une structure tourne sur elle-même, avec sur chaque picot un billet accroché. Le ton est donné...
Le début de l'exposition consiste en la visite d'une maison post-apocalypse. L'idée est de mettre le visiteur dans la peau d'un survivant d'une quelconque catastrophe, qui découvre son monde en ruine. J'ai beaucoup apprécié l'idée et sa réalisation, même si j'aurais aimé plus de réalisme (des murs réellement calcinés plutôt que peints en noir, par exemple). Mais c'est juste ma sensibilité.

Dans les escaliers, des informations se succèdent, du genre "avec 12 milliards de dollars, on pourrait soigner les maladies des femmes enceintes / 12 milliards de dollars sont dépensés chaque année en parfum". D'autres utilisations possibles de l'argent utilisé en futilité en rajoutent sur la différence entre ce qu'on fait de la planète et ce que l'on pourrait en faire.
Le dernier chiffre concerne les dépenses en matière d'armement. On a beau savoir que l'armement est le budget le plus important au monde, on ne peut empêcher sa machoire de se décrocher...

Nous avons parcouru l'exposition assez vite, certaines salles n'étant pas pour Axelle. Mais il y a une salle qui m'a vraiment marquée.
A l'entrée, on nous informe que, dans l'Océan Pacifique, il y a l'équivalent de la surface d'un tiers de l'Europe en... Plastique.
La salle est remplie de plastiques. Une véritable toile de plastiques divers parcourt les murs. On ne peut pas avancer sans toucher du plastique. Une lumière bleutée nous invite à nous imaginer dans l'océan. D'ailleurs, au bout de la salle, une télé diffuse de jolies images des fonds marins. On se retrouve dans une marée plastique. Et c'est la réalité des poissons à l'heure actuelle.
On le sait... Mais on ne l'imagine pas. Là, on l'imagine, on touche cette réalité de la pollution du doigt.
Dérangeant.
En discutant un peu de mes impressions, j'ai aussi appris qu'on estime que 20% du plancton avec lequel se nourrissent les poissons est... Du plastique. Inquiétant.

Toutefois, l'exposition se veut également optimiste, et la note d'espoir dans cette salle se trouve dans le mur de bouteilles de plastique ; chaque bouteille a été apportée par les enfants qui ont été invités à participer. Ils ont noté leur prénom dessus et dedans, ils ont laissé des messages. Je n'en ai pas lu, mais je les imagine messages de paix et d'espoir.

Si vous avez l'occasion de passer par Martigny avant le 2 septembre, allez voir cette exposition fascinante.
Pour ma part, je compte y retourner sans Axelle, pour pouvoir en profiter pleinement.

Et je finirai cette note sur la philosophie qui semble avoir été adoptée pour l'expo : « Notre manière de vivre sera notre message » (Thich Nhat Hanh).

Vestiges Expo 1 Vestiges expo 2

 

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